dimanche 14 avril 2013

Oui le combat contre l’Etat-policier et le droit de punir doit devenir un combat des organisations ouvrières

Je suis une avocate engagée, à maints égards, et je ne l’ai jamais caché.

J’ai décidé de revenir ce soir ici sur la contribution que les organisations ouvrières "de classe" pourraient apporter à la lutte contre le "droit de punir" et contre l’État policier (je dis "pourraient" à dessein parce que justement, cette contribution est, hélas, inexistante, quand l’inexistence n’est pas carrément soutien à cet État-policier).

Et je reviens donc à plusieurs conversations que j’ai, régulièrement, depuis des années, avec tel ou tel camarade, ami, client... forte d’une expérience pénale (voire, pénitentiaire) qui s’accroit (hélas), par la force des choses, avec les années.

Je sais que beaucoup de camarades syndiqués ont des haut-le-cœur a l’idée d’être "assimilés" (selon eux) à des violeurs ou à des assassins (et encore, je dis cela pour ce qui me concerne, avec des pincettes car finalement, et même en centrale pénitentiaire, peu d’êtres humains méritent réellement d’être définis ainsi).
Que l’idée qu’on puisse les mettre "sur le même plan" que des "coupeurs de gorge" ou des "détrousseurs de grands-mères" les révulse. Et je le comprends bien, d’une certaine manière.

Personne ne veut cela, dans la mesure où, comme l’avait si bien analysé Foucault, l’on reste dans le fantasme, dans le mythe (qui comme tous les mythes, sert de justification au pouvoir et en l’espèce, à la punition), dans le mythe qu’un être humain pourrait n’être défini qu’ainsi, et qu’il est réductible à son crime ou à son délit (évidemment, ce n’est pas par hasard que j’emploie ces termes de mythe ou de fantasme....).
Je le comprends donc, d’une certaine manière.

Et en même temps, je ne le comprends pas du tout au sens où, par discipline d’hygiène mentale contre l’État-policier, je refuse de vouloir ne serait-ce qu’envisager de le comprendre. Je ne le comprends pas en tant que militante, je ne le comprends pas en tant qu’avocate, et je ne le comprends pas en tant que mère , sœur, épouse, fille...ou même, en tant que prévenue potentielle (une vie, ça déraille très vite, et il y a des cas de confrères passés, par la force d’une jalousie maladive par exemple, de l’autre côté, dans le box des accusés).

Il est évident pour moi que le prélèvement et le fichage d’ADN ne doivent être appliqués à PERSONNE. Je dis bien personne. Ni même , et je pèse mes mots, au dernier salaud de pédophile dont l’abjection des actes commis n’inspire aucune idée de compassion ou de pardon pour lui, voire même, vous fait (à votre grande honte) trouver regrettable qu’en 1981, finalement...

De même, il faudrait savoir, avoir une idée dans le réel, même de l’extérieur, ce qu’est vraiment une prison dans ce pays pour avoir ne serait-ce que le droit d’en parler (alors, d’y envoyer d’autres êtres humains, je ne vous dis pas...) .

Oh, une idée, pas ce que Valeurs Actuelles ou Le Figaro en disent, non (je fais référence ici à la "prison-Club Med" ou "colonie de vacances 5 étoiles" que je n’ai jamais croisée). Mais avoir vu de ses yeux, la noirceur, la grisaille, les hauts murs, connaître l’emploi du temps contraint, toutes les petites et grandes humiliations, la double, la triple exploitation du cantinage, du travail en prison... avoir entendu raconter par vos clients, primo délinquants, apeurés, affolés, leurs premières nuits en maison d’arrêt glacés d’effroi sur leur galetas, les hurlements des petits jeunes, sodomisés par des co-détenus plus âgés, la violence, l’éducation criminogène que donne "l’école carcérale"...et j’en passe.

Alors oui ces militants, ces camarades sont outrés que la justice les assimile (fréquemment), par les peines, par le traitement, à ces "délinquants" et ils redoutent (et je les comprends bien) que leur soit appliqué à eux AUSSI le traitement qui est le lot des "droits communs" , de tous temps.

Et pourquoi non ?

Bien-sûr que pour la justice ( a fortiori celle du Capital), il est logique qu’un délinquant soit puni de la même manière, qu’il soit syndicaliste ou pas, en action militante ou pas, que le petit gars qui passe avant ou après, pour un vol de mobylette, un outrage à agent ... !

Bien-sûr que l’une des armes de la bourgeoisie, quand la situation se tend, c’est surtout d’abord de nier absolument toute possibilité de statut même vaguement "politique" ! Et donc, évidemment , compte tenu de tout cela, qu’au lieu de s’offusquer de ne pas avoir été traité différemment parce que syndicaliste, il faut s’élever contre ce système pénal, carcéral ... TOUT COURT !

Contre contre la prison et même contre le droit de punir. Et il faut le faire POUR TOUT LE MONDE !
C’est la raison pour laquelle j’ai trouvé profondément haïssable et réactionnaire le film de Guédiguian "Les neiges du Kilimandjaro." Qui "rachète" un des co-prévenus parce que syndicaliste, alors que l’autre "n’est qu’un voyou" (traduisez : qui ne mérite que d’aller au trou).

Mais comment peut-on ensuite défendre, au pénal, des syndicalistes (que les patrons et les forces de l’ordre ne se privent pas de poursuivre ou de faire poursuivre) si on n’a pas d’abord défendu des prolétaires dans leur ensemble, qu’ils soient ou non des travailleurs actifs, qu’ils fassent profession de soudeurs ou profession de voyou, qu’ils soient sains d’esprit ou détraqués... ?

Comment peut-on défendre des syndicalistes, si on n’a pas d’abord bataillé contre ces mesures que je juge indignes, bataillé pour que prélèvement ADN et autres saloperies soient purement et simplement éradiquées pour tout le monde ?

On fourbit, souvent innocemment et avec la meilleure volonté du monde, les armes de la réaction, en pensant très sérieusement qu’il y a "les autres" (les fous, les délinquants, les clodos...) et "nous" .

En se pensant bien à l’abri, parce qu’on est salarié, métro-boulot-dodo, voire syndicaliste, (d’accord, mais bon, on est "quelqu’un de bien", avec sa petite auto, avec son petit pavillon à crédit, avec sa femme et ses deux enfants, et avec son patron qui vous exploite, sans casier judiciaire, s’il vous plaît), et on peut même trouver que ce serait pas si anormal, finalement, de pendre deux ou trois pédophiles, d’incarcérer deux ou trois sauvageons, que 15 ans pour une voiture brûlée, c’est pas assez, et que bien-sûr, il faut embaucher plus de policiers, mettre plus de caméras et construire plus de prisons...

Et un jour, patatras.

Son fils, sa fille, soi-même... pour le pouvoir d’État, pour le terrible pouvoir de punir, qui n’est finalement que bourgeoisie, on passe de "l’autre côté du miroir".

Et là, on trépigne de colère, on dit que "ce n’est pas juste", que c’est "scandaleux", finalement, d’être traité comme TOUS les "prolétaires lambdas" le sont devant la Justice, et on pleure à chaudes larmes en se désolant de n’avoir pas de statut d’exception...

Mais le statut d’exception, la reconnaissance de sa nature politique, c’est une vieille revendication (on pourrait dire à ce niveau, une lubie car il est évident que plu jamais le pouvoir en place ne fera ce type de concession....) et on ne l’aura jamais ! Bobby Sands et ses camarades en sont morts.

Et là, c’est trop tard... car le couperet de la guillotine, ou la porte de la maison d’arrêt, que par des prises de position réactionnaires, par un soutien politique à des partis qui faisaient la promotion d’idées réactionnaires (ou simplement, qui ne luttaient pas contre elles, voire, pis, qui contribuaient à creuser ce fossé imaginaire entre" soi" et les "autres", qui donc, contribuaient à diviser le prolétariat sur les bases de la morale bourgeoise)... on a contribué à affûter, ou à graisser, glisse sur votre cou, se referme sur vos pas, ou sur ceux de votre fils...

Pensez à tout cela, à chaque fois que, de manière pulsionnelle (bien compréhensible), devant votre télé ou votre radio, en entendant tel ou tel fait-divers abominable, en songeant au calvaire de la victime (le calvaire de la victime est toujours réel et n’est jamais méprisable je le dis sans aucune ironie), du genre de fait-divers qui vous coupe l’appétit entre le dessert et la poire, pensez-y quand votre première réaction épidermique est de penser "deux balles dans la tête" ou "40 ans de prison"...

Car voyez-vous, contrairement à une autre mythologie, il n’y a pas que des crimes de sang des violeurs ou des pédophiles dans le champ pénal. Ce sont même d’ailleurs statistiquement les moins nombreux, c’est un fait (la "palme" revenant en réalité aux coups et violences volontaires et aux atteintes aux biens (voir l’Infostat "20 ans de condamnations pour crimes et délits " paru en 2011 ici -> http://www.justice.gouv.fr/art_pix/... ) - l’agitation des assassins et des violeurs n’étant qu’une énième justification à votre consentement au pouvoir de punir de l’Etat....

Pensez à tout cela. Dites vous que personne, même pas un syndicaliste (sûrement pas un syndicaliste, d’ailleurs) n’est à l’abri. Qu’il ait ou qu’il n’ait pas "fait quelque chose de mal". Et que la seule solution, ce n’est que le combat unitaire et unifiant contre le droit et le pouvoir qu’a l’Etat de punir et de punir aussi férocement...

vendredi 12 avril 2013

Nous n’avons pas un problème de numérotation de république mais un problème de CLASSE ET DE CAPITALISME

L’"affaire Cahuzac" a créé une "onde de choc" à laquelle beaucoup ne s’attendaient pas, dit-on (on ne pensait pas en effet que cela agiterait autant, puisque finalement, le fond de l’histoire ce sont des faits vieux comme mes robes et très connus : les paradis fiscaux, l’évasion fiscale etc...) - on ne sache pas non plus que les dérives du financement politique aient jamais épargné le PS "auparavant" (Urba-Gracco, Pechiney-Triangle, Carrefour du développement etc), pas plus que l’UMP ou aucun parti, d’ailleurs.

 Toujours est-il que, c’est un fait, depuis quelques jours on ne parle plus que de cela ! La "moralisation" de la vie politique !

Ça doit prendre la suite de la "moralisation du capitalisme financier" ?

On parle alors désormais de créer une "autorité administrative indépendante" (c’était ça ou une "commission") pour "contrôler" la "moralité" et la "transparence financière" de nos zélus, et (mais ça on ne le dire pas) pour enterrer le dossier brûlant.

On maudit les "paradis fiscaux" (quand on les aura supprimés, tout ira mieux ?), c’est tendance et surtout, c’est loin. En plus, ils ne risquent pas de protester. On jettera quand-même un voile pudique sur le statut de l’immense majorité de ces territoires qui justifient à eux seuls que continuent d’exister des monarchies rendues obsolètes à bien des égards par ailleurs ( Antigua, Barbade, Belize, Caïmans, Grenade...sont de vrais joyaux de la couronne d’Angleterre, Aruba pour la reine Beatrix des Pays-Bas...) ....

En contre-feu, on agite par la même occasion un spectre anarchiste.... Quelle horreur mon dieu ! Vous imaginez ? Le chaos. Oui. On parle donc d’un vent d’"antiparlementarisme" pour fustiger les légitimes demandes de la populace (qui n’est bonne qu’à voter et devrait arrêter d’emm...ses zélus avec des réclamations de transparence. La transparence c’est mal, c’est totalitaire, on vous l’a déjà dit...)

Ce matin sur Europe1, Riri Guaino pleurait presque sur le manque de respect dont il était l’objet, lui, respect dont il devrait bénéficier, selon lui, du seul fait de sa fonction, fonction qu’il a accepté d’endosser, c’est connu, par pur esprit de sacrifice pour la nation et volonté désintéressée de servir la pôtrie.

Sur une autre chaîne un philosophe renchérit : avec ces injonctions populistes (forcément) de transparence, les hommes politiques sont "traités comme des choses" et ça, c’est mal (personne ne lui demandera si ce ne sont pas plutôt les hommes politiques qui nous traitent, nous, comme des - pauvres - choses)....

Les story-tellers s’interrogent : un député s’immolant par le feu devant l’Assemblée en demandant "le respect " serait certes du jamais-vu, mais cela ne mettrait-il pas un point final magistral et grandiose à cette vilaine cabale que "le peuple" déclenche contre ceux qui le tondent et s’apprêtent à le tondre encore davantage, "austérité" oblige ?

Sur ce, les éditocrates s’offusquent : va-t-on leur demander à eux aussi la publication de leur patrimoine ? Combien gagnent-ils, d’où leur vient "l’argent des ménages" ? Ce serait pourtant normal de savoir combien gagnent les faiseurs d’opinions qui nous manipulent le cerveau à longueur de journée.

Là, on montre du doigt un patron guadeloupéen, député qui gagne 80.000 balles par mois à exploiter les autres et à faire de la spéculation immobilière ( comme tous les personnages de son espèce, non, pas les guadeloupéens, les PATRONS). Je l’ai toujours dit, je suis contre les patrons et les cadres dirigeants dans la représentation populaire. Maintenant, j’attends la publication des patrimoines des Dassault père et fils, respectivement sénateur et député : combien ça rapporte (comptes off-shore et étrangers compris ?) de vendre la mort aux quatre coins du globe ? Qu’est-ce qu’on peut cacher et comment ?...

Entendons-nous bien, c’est normal - et pas sale du tout - de clouer au pilori de la généralité tous les chômeurs du pays comme fraudeurs potentiels et parasites évidents, les étrangers comme voleurs de pain de Français (et d’autres choses), c’est normal aussi de coller des contrôles fiscaux à des gens qui ne gagnent même pas 50 000 balles PAR AN, MAIS on ne touche pas aux sénateurs ni aux éditocrates, parce que ça, ça met la "démocratie" en danger....

Toutes ces questions patrimoniales, ce sont des questions légitimes et éclairantes et il faut les maintenir, les poser encore et encore : combien gagnent et quel est le patrimoine de ceux et celles qui, à différents niveaux, "s’occupent de notre bien" (sic, comme dirait Lacan).....

Cela étant, ne nous laissons pas mystifier : tout ce débat (déballage ?), par quelque bout qu’on le prenne, contribue finalement, insidieusement à déplacer ces questions, légitimes, sur le terrain de la MORALE.
Or, on n’est pas en cours de philo’, là, mais en matière politique, c’est à dire de gouvernement de soi et des autres, de vie de la Cité... dans un système qui s’appelle le CAPITALISME.

Le fond du débat qu’on essaie là d’escamoter (y compris en agitant un "capitalisme financier" supposé être la source unique de tous les maux), c’est la division de la société en CLASSES, l’exploitation, la domination et le rôle de l’État (pas de la "5ème République") et de TOUS ses appareils dans le maintien et la perpétuation de cette exploitation, de cette domination .

Or, ceci, ce n’est pas une question de morale, ni de moralité, ni même de richesse(s) (dans une certaine mesure, on est toujours le "riche" ou le "pauvre" de quelqu’un...) c’est une question de CLASSE SOCIALE, et aussi, pour les "politiciens" et les cadres, de camp que l’on choisit, consciemment ou pas. Qui possède le Capital ? Qui exploite qui ? Et qui est un soutien objectif à la bourgeoisie ?

Ajouter à cela la guignolade de la revendication d’une "nouvelle République", prétendre qu’une éventuelle réforme constitutionnelle, et même, une constituante (enfin, soi-disant) vont modifier ce système-là, là est le mensonge condamnable, pour le coup, politiquement et selon la morale de la lutte de classe.

Car c’est un mensonge, qui brouille la conscience, et qui en plus, fait perdre du temps au prolétariat dans son rassemblement et dans son organisation, dans sa prise de conscience, c’est un mensonge qui rend service à la bourgeoisie (c’est bien pour cela que ses organes de presse en font la promotion d’ailleurs), donc c’est un mensonge qui nous dessert et qui sert, en revanche, les intérêts du Capital.

"La nuit tous les chats sont gris", c’est vrai, et il fait de plus en plus nuit dans ce pays. Ne nous laissons pas abuser.

mardi 26 mars 2013

PETITION MICHEL MADEC. Plus de 1200 signatures. Le combat continue !

PETITION MICHEL MADEC. Plus de 1200 signatures. Le combat continue !

 Des quatre coins de France et de Navarre, le 15 mars 2013)
LETTRE OUVERTE à MONSIEUR le PRÉSIDENT du CONSEIL RÉGIONAL de BRETAGNE et à Mesdames et Messieurs les ÉLUS de BRETAGNE,
Monsieur Le PRÉSIDENT,
Mesdames, Messieurs les ÉLUS de Bretagne,
Très certainement vous avez été alertés par les médias. France3 Iroise vient d’y consacrer un reportage assez substantiel en introduction de son 19/20.
Un homme est en train de RISQUER sa VIE parce qu’un Banquier a décidé de lui laisser le choix entre la RUE et la MORT.
Cet homme qui, pour le CRÉDIT MUTUEL de BRETAGNE –ARKEA n’est qu’un numéro de dossier « Contentieux », nous le connaissons, il habite CARHAIX, il fut de tous les combats pour sauver l’hôpital public de cette ville, entre autre,
il s’appelle MICHEL MADEC
Un des membres du Comité de Soutien que nous animons afin, notamment, que la BRETAGNE ne soit pas, comme l’Andalousie ou la Catalogne ou d’autres encore en Europe, une terre où les suicides des victimes de la « Finance »…(le « seul ADVERSAIRE » de l’actuel Président de la République) sont désormais plus nombreux que les offres d’emplois, laissait hier un message sur France INTER ou il affirmait :
« Michel Madec survit à Carhaix en Bretagne. Il s’est endetté pour un appartement avec de faibles moyens puis il s’est trouvé dans le rouge et le Crédit Mutuel de Bretagne lui a donné la solution : un prêt relais avec remboursement différé du Capital. Maintenant la banque parle d’expulsion. Il faut faire vite ! »
OUI, il y a URGENCE – notre ami Michel entame son 11ème jour de grève de la faim.
C’est pourquoi nous vous alertons, par toutes les voies possibles.
Michel n’est pas un « illuminé », un « zozo ». Il s’est battu, avant d’en arriver là, par toutes les voies légales et non-violentes à sa disposition. En vain. La violence du système à son égard, aujourd’hui, il a choisi de la retourner contre soi-même pour pousser un cri, celui de David contre Goliath.
ENTENDEZ-LE !
Le CRÉDIT MUTUEL, comme d’autres établissements dit coopératifs, (malgré des activités bancaires identiques à ses concurrents – puisqu’ainsi en a décidé le législateur) explique sa spécificité dans des publicités où l’on peut lire :
« Crédit Mutuel, la banque à qui parler" n’est pas qu’une simple formule. Cette phrase traduit profondément notre différence, une banque ouverte au dialogue, à votre écoute, à votre service. Une attitude issue directement des valeurs fondatrices du Crédit Mutuel. Les valeurs de la banque qui va avec la vie. »
Est-ce aujourd’hui en lui prenant son toit que le CMB et la BDF entendent mettre en œuvre ces « valeurs » ?
Nous savons que le CMB est présent dans les diverses procédures d’investissement en Région. Quels liens unissent la région Bretagne et le CMB.
La situation de Michel MADEC, situation dont il n’est pas responsable, nous impose cette intervention que nous rendons publique, (et nous informerons des réponses et des actes des uns et des autres).
Car finalement, que réclame notre ami ?
Après avoir été désorienté par des professionnels qui ont, semble-t-il, fait preuve de « légèreté »… dans leur "devoir de conseil", lui dont la finance n’est pas « le monde », il souhaite avoir le droit de vivre, au sens strict, sans l’angoisse permanente d’un harcèlement intolérable, dans la dignité minimum d’avoir encore un toit, même si c’est un toit de pauvre.
Vivons-nous dans un pays où vraiment tous les combats du Conseil National de la Résistance, inscrits dans le Préambule de la Constitution de 1946, intégrés à la Constitution de 1958, seront bafoués, trahis, abandonnés ?
« La Nation assure à l’individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement. Elle garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence. »
A une époque où l’on parle de « droit au logement opposable », après l’épisode des « tentes de Don Quichotte », alors que récemment encore Mme la Ministre Cécile DUFLOT en appelait publiquement à signaler les logements vacants pour les réquisitionner… on jetterait dehors, sur le trottoir, des gens comme Michel MADEC, pour quelques poignées d’euros (car à l’échelle d’une banque on parle de cela) ?
Le pays de l’Abbé Pierre aussi, pour qui le droit au toit était le premier droit humain, un combat de chaque instant, sans lequel il n’y a plus ni dignité ni vie de famille ni droits politiques envisageables ?
Il disait exactement : « Quand il n’y a plus de toit, il n’y a plus de droit ». C’est TOUJOURS VRAI.
Monsieur Le PRÉSIDENT DE RÉGION Mesdames et Messieurs les ÉLUS bretons,
Si une certaine presse tente de poser une chape de plomb sur le drame, non pas seulement individuel, isolé, mais symbolique de milliers d’autres drames similaires qui se jouent chaque jour, nous voulons croire que vos interventions feront comprendre à M.DENIS et aux directions du CMB-ARKEA, ainsi qu’à M. Michel LUCAS qui préside le GROUPE Crédit-Mutuel-CIC, un fait incontournable :
En persistant dans une attitude provocatrice et donc en portant la lourde responsabilité d’avoir à rendre compte de leur implication dans la disparition de Michel MADEC, ils auraient à justifier devant l’opinion, devant leur clientèle, et d’autres devant leurs électeurs… d’un comportement qui méprise l’humain, sa vie et ses valeurs, où l’irresponsabilité le dispute à la cupidité et à l’âpre appât du profit.
On ne dépouille pas les gens de leurs toits "comme ça" quand on affiche une prétention "mutualiste" et qu’on appartient à un groupe qui a des milliards de capitaux propres et des centaines de millions de chiffre d’affaires.
Maintenant, personne, aucun d’entre vous ne pourra dire « Nous ne savions pas, nous ne pensions pas que .... » etc.
Michel, comme d’autres, a mis sa vie dans la balance, dernier recours pacifique pour défendre son droit au toit ; mettez votre courage politique dans le plateau d’en face.
Nous mettons, nous, la force de notre amitié, de notre fraternité, de notre solidarité, pour certain-e-s, nos combats, au nom de tous les Michel Madec, de France et d’Europe, pour voir enfin la finance remise au pas, et le surendettement éradiqué.
Croyez, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les ÉLUS Bretons, en nos respectueuses salutations, et que chacun prenne désormais ses responsabilités.
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Premiers signataires :
 Habib ABBA-SIDICK, Maire-Adjoint de la ville de Creil
 "Fanch Ar Ruz", Dessinateur et Illustrateur, Bretagne
 Laurent BARBIER, Agent Territorial, Seine-Saint-Denis
 Camille BARRE, Collectif LGBT, Paris
 Djilali BENAMRANE, économiste, chercheur (BPEM)
 Djamal BENMERAD, Journaliste, écrivain, Bruxelles
 David BERNAGOUT, Projectionniste, Paris
 Chantal BONNAURE, Assistante de Gestion, Bouches-du-Rhône
 Olivier BONNET, Journaliste
 Lise BOUVET, Chercheure en Sciences Politiques, nomade
 Julien CAPDEVIELLE, RSA, futur SDF, Pyrénées-Atlantiques
 "Canaille Le Rouge", Éditorialiste , Bretagne et ailleurs
 Alain CHANCOGNE, Retraité BNP Paribas, ancien élu de la République, Gironde
 Cathy CORBEL, Infirmière en secteur psychiatrique, Essonne
 Claude DELOUME, Cadre SNCF, retraité, Cestas, Gironde
 Nadir DENDOUNE, Journaliste, Seine-Saint-Denis
 Michel DUPUY, Cadre retraité, région parisienne
 Roberto FERRARIO, Porte-parole du Collectif BELLACIAO, Paris, Milan
 Georges GASTAUD, Philosophe, Lens, Pas-de-Calais
 Marcela GUTIEREZ, Assistante de direction, Région parisienne
 Jean Pierre HABOLD, sportif, le rameur de "La Rebelle"
 Charles HOAREAU, Syndicaliste, Bouches-du-Rhône
 Laurence KARZSNIA, Personnel Educatif, Val-de-Marne
 Stathis KOUVELAKIS, Professeur, Londres, Athènes, Paris
 Mourad LAFFITTE, Réalisateur, Somme
 Nadia LAMARKBI, Journaliste, Hauts-de-Seine
 Catherine LECOQ, comédienne
 Jean Paul Yves LE GOFF, philosophe, doctorant en histoire
 Jean LEVY, Animateur du blog « Canempechepasnicolas »
 Stéphane LHOMME, directeur de l’Observatoire du nucléaire , Gironde
 Gwennaëlle L’HOSTIS, Etudiante, Bretagne
 Marc NORGUEZ, Ouvrier du Livre, Région Parisienne
 Evelyne PORET, Employée de la Culture et de la Communication, Paris
 Serge PORTEJOIE, Syndicaliste, région parisienne
 Philippe POUTOU, militant CGT et NPA
 Jacky PRAT, Retraité Cheminot, Bassin Alésien
 Mickael PRINCE, Ouvrier, Somme
 Farah RAKEZ, Préparatrice en pharmacie, Yvelines
 Ysabel ROUSSEAU, Auteure, Région Parisienne
 Sacha TARASSIOUX, Employé, Région parisienne
 Thom, musicien
 Elodie TUAILLON-HIBON, Avocate, Paris
 Andy VEROL, chroniqueur, auteur
 Olivia ZEMOR, CAPJPO Europalestine, Paris

... / ...
(-> Vous pouvez continuer à signer sur le site et à faire circuler cette lettre à volonté)



samedi 16 février 2013

Oser rêver l’avenir , à nouveau - Tout est à nous !


Futurisme, surréalisme, dadaïsme... quels sont leurs équivalents aujourd’hui ?

Sans remonter aussi loin, quand j’étais enfant, on me demandait encore à l’école d’écrire une dissertation sur "le futur", et c’était même un de nos sujets favoris. Dès qu’il s’agissait de peindre ou de décrire "le futur", "l’an 2000", c’était magique, et nous, petits enfants, délirions tous de concert : voitures volantes, nourriture en pilule, voyages dans l’espace, plus de maladie, tout le monde serait riche...

Aujourd’hui, à l’école, on ne demande plus aux enfants de rêver l’avenir, "le futur". On ne leur demande plus de rêver du tout, d’ailleurs... On entraîne ces petites têtes à "penser au concret", à faire preuve de "pragmatisme" (accepter leur condition, celle de leurs parents, dès leur plus jeune âge)...

Tiens... Au cinéma non plus, il n’y a plus, depuis longtemps, de films comme "Tron", "Dune", "2001..." ou même, "Retour vers le futur"...

Allons plus avant, regardons le "monde du travail"... Où en est ici, la recherche, l’innovation ces manifestations "travaillistes" du "futur" ? C’est simple, les chiffres sont édifiants ( ici ou ici par exemple) ...

La "R&D" (les groupes, pôles... de recherche et de développement, publics ou privés) ont quasi- disparu, sont hyper orientés sur des besoins immédiats du Capital financier pour se maintenir (l’un des plus gros "pôles publics de développement" en IdF est le Pôle "Finance Innovation" exclusivement tourné sur le a finance, comme son nom l’indique), ou sont sous-financés ; en France, Espagne, Grèce, Italie, Portugal c’est particulièrement net.

Le savoir, la recherche, l’imagination, la création....ne sont plus valorisés et lorsqu’ils existent, ils sont cachés, comme des choses honteuses, mauvaises - et surtout, en réalité, réservés à une élite.

Trop dangereux de penser l’avenir. Trop subversif de même simplement concevoir un futur qui dépasse notre quotidienneté. Il faut, pour nous rendre bien névrosés, bien malades, morts-vivants.... que nous nous résignions à pédaler dans notre choucroute quotidienne sans pouvoir même oser rêver "autre chose".

Résignons-nous ! Résignez-vous.
En anglais "There is no alternative" (connu parfois sous l’acronyme "TINA") - "Il n’y a pas d’alternative"...

Nous sommes dans l’immédiat. Le culte du "maintenant" règne. Il ne faut pas penser à demain, après-demain, encore moins. Sauf sur le mode angoissant : "on ne sait pas de quoi demain sera fait". C’est en fait le meilleur - et le seul ? - moyen de tuer l’esprit révolutionnaire qui souffle en chacun d’entre nous dès notre naissance...

Sur le plan syndical et politique, finalement, c’est la même chose, et on retrouve cette cristallisation sur le "maintenant et ici". Nous en sommes réduits à gérer la merde que nous refilent les capitalistes. Celle qu’ils ont créée, nous finissons par accepter de la co-gérer. L’enfer est pavé de bonnes intentions... Syndics de (leur) faillite. Obligés de nous mutiler nous-mêmes. Obligés de vivre en schizophrènes. Interdiction de penser hors-limites. Et souvent, cette interdiction vient des organisations de la classe ouvrière elles-mêmes, même (surtout ?) celles qui se donnent le discours le plus radical.

Alors que notre seul moyen de nous sauver, c’est de recommencer à rêver, à vouloir nous libérer par la création, l’imagination, l’imagination d’un nouveau monde, ce qui implique évidemment de briser les vieux cadres, préalablement - car finalement, c’est l’essence du communisme, d’oser rêver, comme l’avaient rappelé récemment Badiou ou Bensaïd, non pas "un autre monde" mais une autre société, et de la penser comme autre, différente, ET POSSIBLE...

En 68 on disait " l’imagination au pouvoir" et en effet, et ce n’est pas un hasard, ce pouvoir, nous (le prolétariat) avons failli le prendre collectivement (car il faut en arriver là). On en voulait encore, alors, du futur. On se donnait le droit de le vouloir, et quiconque serait venu à nous prétendant que nous n’avions pas ce droit de nous accorder à nous-mêmes des droits, comme celui de rêver, il aurait passé un mauvais moment...

Aujourd’hui, on devrait accepter qu’on nous condamne, chaque jour, à nettoyer les chiottes immondes du Capital en regardant le bout de nos chaussures, et en plus, en fermant nos gueules : "Et estimez vous heureux... ( aujourd’hui en tout cas, car demain...on verra...)" ....
Comme si le contraire de "pauvreté et précarité", c’était "servitude et exploitation".

Entendons-nous bien. Si on ne se décide pas - et vite - à faire de la politique avec un grand "P" (c’est à dire à la penser, à la parler, à en débattre au grand jour, au grand air, en commun, y compris, et à commencer par , sur les lieux d’exploitation) chaque jour, chaque heure, chaque minute... si on ne se décide pas à briser partout cette barrière protéiforme (totalement factice et idiote, et qui ne sert que la bourgeoisie) entre "syndicalisme" et "politique" (un autre visage de la division du travail établie par la bourgeoisie ?), on ne s’en sortira JAMAIS.

Parler de politique c’est parler de créer. Créer les conditions de notre émancipation. Vouloir être libre.
Cela il faut le revendiquer. Se projeter dans l’avenir. Oser rêver, au moins, la prise du pouvoir. "Tout est à nous" !

lundi 28 janvier 2013

Débat-Projection "Goodyear - La mort en bout de chaîne" Aulnay - bourse du Travail - 31.01.2013



Et dans la foulée, le 31 janvier nous présenterons l'excellent documentaire de Mourad Laffitte "Goodyear - La mort en bout de chaîne" à 19 h 30 à la bourse du travail de Aulnay sous Bois. 

En soutien des PSA et des Goodyear.
 
Avec après la projection un débat sur les luttes syndicales réunissant Gérard Filoche, Mickaël Prince (CGT STEF TFE CHAULNES , Mickael Wamen (CGT GOODYEAR)  et bien-sûr, Mourad Laffitte.

Je ferai Monsieur Loyal. Mais en Madame ;) 

L'occasion de débattre licenciements, conditions de travail, et sans doute au détour, ANI du 11 janvier 2013.

Venez nombreux-ses.

29 janvier à 14h Rassemblement à Paris contre les licenciements - Ministère du Travail




"Pour une vraie sécurisation de l’emploi, Une loi contre les licenciements dans les groupes qui font du profit"

-> Grand rassemblement devant le ministère du travail - le 29 janvier 2013 à 14 heures 127 rue de Grenelle Métro Varenne


Pas une semaine ne passe sans l’annonce d’un nouveau plan de licenciement massif par un groupe qui fait des bénéfices énormes. A chaque fois c’est le même refrain : "Entreprise en difficulté, restructuration pour sauver la compétitivité ..." alors qu’en réalité l’objectif est de faire encore davantage de profit.
Depuis quelques mois, des délégations de salariés en lutte venus de toute la France se rassemblent autour d’une proposition de loi nouvelle contre les licenciements dans les groupes qui font des bénéfices. L’initiative vient de "Licenci’elles", l’association des salariées des 3 suisses licenciées abusivement par un groupe qui réalise des profits colossaux. Les Licenci’elles ont dénoncé le fait qu’elles ne pouvaient pas porter plainte contre le plan de licenciement de 3 Suisses tant qu’elles n’avaient pas été licenciées !
Comme des centaines de milliers de salariés, elles savaient que le groupe 3Suisses n’avait aucune justification économique valable à leur licenciement au regard de la loi, mais qu’elles ne pouvaient pas pour autant empêcher leur patron de les licencier. Ensemble avec les Pilpa, Bigard, Crédit Agricole, Faurecia, FNAC, Ford, Fralib, Goodyear, PSA, Samsonite, Sodimedical, Sanofi, Sony, Valeo, ZF, Coca-Cola, Merck Serrono... elles ont décidé de rédiger une proposition de loi pour empêcher les licenciements, avant qu’il ne soit trop tard, dans les groupes qui font du profit.
Une loi nouvelle pour vraiment bloquer les licenciements lorsqu’ils sont interdits, c’était aussi une exigence portée par des milliers de salaries pendant la campagne de l’élection présidentielle. Le candidat Hollande est même allé à la rencontre des salariés en lutte de Goodyear et Fralib, en faisant la promesse que s’il devenait Président de la République il ferait voter en urgence une loi interdisant les licenciements dans les groupes qui font des profits.
Pour l’heure Hollande n’a toujours pas tenu cet engagement. Comme bien d’autres promesses de campagne qui ont permis la victoire de la gauche, celle de donner aux salariés le droit d’arrêter les plans de licenciements illégaux avant qu’ils n’aient lieu a disparu des écrans radars du gouvernement.
Pire, l’accord national sur la sécurisation de l’emploi, signé récemment par trois confédérations syndicales, ne va pas dans le bon sens en remettant en cause les principaux droits des salariés face aux licenciements économiques ! Ces confédérations sont-elles réellement en phase avec leurs adhérents et militants de terrain, dont beaucoup sont pourtant en lutte contre des plans de restructuration dont ils dénoncent les effets néfastes pour l’emploi ?
Mais nous n’avons pas l’intention de laisser cela arriver. Nous les représentants des salariés en lutte de Pilpa, Bigard, Crédit Agricole, Faurecia, FNAC, Ford, Fralib, Goodyear, PSA, Samsonite, Sodimedical, Sanofi, Sony, Valeo, ZF ... nous avons décidé d’agir pour que la loi que nous avons rédigée soit votée à l’Assemblée Nationale et au Sénat.
Nous avons besoin de cette loi dans les luttes que nous menons contre certaines des multinationales les plus puissantes de la planète qui licencient en masse pour accroitre sans cesse leurs profits et le cours de leurs titres en bourse.
C’est pourquoi nous allons venir de toute la France et de dizaines d’entreprises, où nous nous battons pour nos emplois, pour nous retrouver :
Le mardi 29 janvier 2013 a 14 heures Pour un grand rassemblement devant le ministère du travail 127 rue de Grenelle Métro Varenne

Ce sera le premier acte fort d’une bataille que nous engageons pour que Hollande, son gouvernement et la majorité de gauche au Parlement tiennent ses engagements en nous donnant les moyens de nous battre pour stopper nos licenciements avant qu’il n’aient lieu.
Les salaries en lutte de :
Pilpa, Bigard, Crédit Agricole, Faurecia, FNAC, Ford, Fralib, Goodyear, PSA, Samsonite, Sodimedical, Sanofi, Sony, Valeo, ZF, Coca-Cola, Merck Serrono…

http://www.youtube.com/watch?v=yx0j35_1ayo&feature=player_embedded 

 Le Collectif Bellaciao soutient et participera à ce grand rassemblement